Les résultats du Café Thé - jeu n° 6 - "Belle marquise" (Le bourgeois gentilhomme)
Pour ce sixième jeu, je vous ai proposé d'illustrer cette tirade de Monsieur Jourdain dans "le Bourgeois gentilhomme" de Molière par de jolis mots d'amour, un texte, un poème, une photo, un dessin, un collage, ce que vous voulez...
"Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien ; et je vous suis le plus obligé du monde de m'avoir appris cela. Je voudrais donc lui mettre dans un billet : "Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour", mais je voudrais que cela fût mis d'une manière élégante, que ce fut tourné gentiment."
Vous n'étiez que 5 à avoir participé alors j'ai glissé 2 textes que j'avais pris beaucoup de plaisir à écrire.
Vous êtes 31 à avoir voté pour votre participation préférée et les votes ont été serrés.
Ma participation est arrivée en tête avec 8 voix, suivie de celle de Cricket (6 voix), puis de Lady Marianne et Jean-Marie (5 voix chacun), Enriqueta (4 voix), ma seconde participation (2 voix) et celle d'Hélène (1 voix).
1) Ecureuil bleu (participation n° 4) :
Monsieur, que vos jolis mots me plaisent
Ma foi, en poésie vous êtes très à l'aise !
Si tous les soirs vous m'offrez
En mots, d'aussi jolis bouquets,
Des caresses de l'âme
Pour que je me pâme,
Si tendrement ma main vous prenez,
Pour me faire danser le menuet,
Même si vous n'êtes que roturier,
A vous, Monsieur, je me donnerai !
2ème) Cricket (participation n° 6) :
La vie chante
A celui
Que l’amour enchante
Mon univers
N’est fait que de vous
Mes hivers
Sans vous ne sont point doux
Ma mie, mon amour, mon trésor,
La vie ne vaut pas un pesant d’or
Si loin de moi vous vous trouvez
Vos yeux j’ai besoin d’explorer
Me trouver près de vous est mon seul désir
Mon miroir s’éteint si seul je m’y mire
Vos yeux sont mon pain quotidien
Ma douce pitance, saisir vos mains …
Je vous propose toujours en prose cher ami
marquise belle, yeux beaux, d'amour mourir me font
Chouette daronne , t'as de beaux yeux tu sais
j'en créverais d'amour
meuf grav jt'm- d'1gue j'suis akro
t'mépat - jt'm- t'es k'non-
ton keum -mon k'er
A12C4
komencava ?
3ème ex-aequo) Jean-Marie du blog "La traversée de la passion" (participation n° 7) :
Nous, Jourdain le Premier de fort noble lignage,
par la grâce de Dieu très grand Mamamouchi,
pour vous rendre céans le plus vibrant hommage
décrétons aujourd'hui
que vous êtes, ô divine Marquise,
de toute l'Assemblée, de loin, la plus exquise
en votre honneur et remplis de bonheur
à vos pieds déposons en présent, notre coeur...
5ème) Enriqueta du blog "Les mots offerts comme destination de voyage" (participation n° 3) :
6ème) Ecureuil bleu : Réponse de la marquise au bourgeois gentilhomme (participation n° 1) :
Mon bon monsieur,
Il y a méprise !
D'humour mourir
Vos aveux me font !
7ème) Hélène du blog "La plume et le calame" (participation n°2) :
Pauvre poète ayant de lui-même une si piètre opinion, qu’il semble encore demander à son ami de l’aider à rédiger une vraie lettre d’amour…
Cela me rappelle le supplice de Christian tandis que Cyrano lui dictait ses lettres pour Roxane, et la souffrance de celui-ci, alors qu’ils en étaient amoureux tous les deux…
Cyrano qui découvre en mourant que c’était lui que Roxane aimait… Sublime Cyrano, qui ne déclara jamais, à cause de son apparence et de sa fierté, mais aussi de Christian, qui n’avait que sa beauté à lui offrir…
Aussi, j’aimerais beaucoup me substituer à Cyrano, mon Maître, le temps d’une lettre d’outre-tombe. Je n’ai pas la prétention de Mr de Rostand, mais la fin me fait pleurer à chaque fois…
Cyrano à Roxane :
« Madeleine, Roxane, ma si tendre, belle et spirituelle bien-aimée, permettez en ce jour où vous pleurez sur un dépouille où plus rien ne subsiste de moi,
Souffrez que je vous adresse enfin les mots que vous attribuiez à un autre…
Jamais je ne voulus trahir Christian : aimez-le, Madame, au moins autant que moi. C’était un homme beau, mais aussi brave et bon. Il vous a adorée comme on rêve d’une étoile, et ses sentiments pour vous étaient inexpugnables.
Je n’ai jamais osé, quant-à moi, vous écrire en signant de mon nom toutes ces lettres que vous reçûtes d’un autre.
Ma feuille est devant moi ; à présent je recule.
- Comment, dites, vous écrire sans aucun paravent ? C’est que je n’en ai point l’habitude…
J’eusse aimé que Christian renaisse, car soudain le courage et l’inspiration me font cruellement défaut.
En écrivant ces lignes, je réalise soudain que vous aimâtes deux personne en une.
Et me voici devant vous, nu comme un vers et seul, désespérément seul…
Mes mots d’amour, mes déclarations, mes murmures de passion sous votre balcon, ma Mie, que vous adoriez tant, viennent de me déserter.
Oui. En m’apercevant que si la beauté de Christian ne vous avait pas attirée dès l’abord, vous, ma cousine tant aimée, ne m’auriez jamais regardé comme vous le fîtes. Je serais alors resté votre cousin, fin bretteur et rimailleur, qui vous faisait rire… Oui, seulement rire…
Aussi, les seuls mots qui me viennent à l’esprit maintenant, sont ceux qu’à mon tour j’emprunterai à un autre : « Belle Marquise, vos beaux yeux me firent mourir d’amour »…
J’ai honte, ma Cousine, ma sœur, ma plus-que-belle. Honte de ne même plus pouvoir vous écrire ces mots que vous mettiez, gerbes folles et démesurées, en bouquets bien sages, dans un vase…
Vous me direz : « est-ce là tout ? Brodez, Monsieur, Brodez…)
Et cependant je ne puis que vous murmurer à l’oreille qu’un bruissement de vent dans les feuilles d’un saule ;
Je vous aime. Je vous aime. JE VOUS AIME !
Votre à jamais cousin, Hercule savinien de Cyrano de Bergerac.
Un grand bravo aux cinq participants et merci aux 31 personnes qui ont voté !