Votez pour déterminer le gagnant du Café Thé n° 14 - Au bonheur des dames d'Emile Zola -
Pour ce 14ème Café Thé, je vous ai proposé de broder autout d'un extrait du roman d'Emile Zola "Au bonheur des dames", par les moyens que vous souhaitez : poème, texte, photo, dessin, scrap, chanson, vidéo...
Voici l'extrait : "La pièce était pleine, une queue de monde la traversait dans un bout, entrant et sortant par la porte des dentelles et celle de la lingerie, qui se faisaient face ; tandis que, au fond, des clientes en taille essayaient des vêtements, les reins cambrés devant les glaces. La moquette rouge étouffait le bruit des pas, la voix haute et lointaine du rez-de-chaussée se mourait, ce n'était plus que le murmure discret, la chaleur d'un salon, alourdie par toute une cohue de femmes".
J'ai reçu 8 participations.
A vous maintenant de voter pour votre participation préférée jusqu'au 15 avril 2011...
Participation n° 1 :
Mod'Elle
Elle m'avait pris par le bras
La bouche en coeur
Juliette rêvait de là-bas
Un endroit nommé « Bonheur »
Ses amies l'avaient conté
En étaient revenues
Enchantées
Toutes de neuf vêtues,
A les voir ainsi pour elle quel supplice
Le printemps ma bonne dame
Me fit son complice
De ses états d'âme de femme
Dont la garde-robes obstinée
Me montrait du doigt
Les froufrous démodés
D'une Juliette au convainquant minois...
Cette nouvelle antre de couturier
A la dernière mode de la capitale
Pour Eve chic et branchée
Ressemblait à une ruche... Sans mâle
Je m'asseyais, discret, dans un coin
Carte blanche pour le pire et le meilleur...
Dans la cohue du magasin
Va et vient de dames à leur bonheur
Ma mie se frayait sur ces trottoirs
Allées couvertes de tapis carmin
Un chemin via les miroirs
Et pour se voir la croupe se cambrait les reins...
A la vue de ce manège de femmes bavardes
L'heure me parut une éternité
Et la queue aux caisses telle des échardes
Dans les deux pieds...
Le sourire de ma dulcinée Juliette
Fut mon baume
J'aimais la voir si coquette
Pendue à mon bras, elle mon si cher royaume !
Participation n° 2 :
Voyage en lingerie
les belles dames font leur choix,
mantelets en dentelles, et chapeaux assortis
dans les discrètes cabines, elles se glissent
dans la lingerie frivole et soyeuse
puis retrouvent les belles robes de bal
ou de promenade, retrouvant
leur altière prestance
Participation n° 3 :
Participation n° 4 :
Le paradis, Mesdames ?
dans Paris transformé sous le Second Empire
les plus grands magasins offrent leur nouveauté
au pays triomphant du commerce enchanté
dans ce cadre attirant la bourgeoise délire
"Voyez donc ce n'est plus la petite boutique...
des rêves étriqués du modeste faiseur
vous trouvez aussi bien fantaisie que classique
Mesdames découvrez ici votre bonheur
vous prenez votre temps une vendeuse aimable
si vous le désirez pourra vous conseiller
dans le salon voisin vous irez essayer
les vêtements choisis en ce lieu confortable"
nous savons aujourd'hui ce qu'il est advenu
du commerce nouveau naquit un autre monde
tout parut s'écrouler puis tout est revenu
l'argent mène toujours l'impitoyable ronde
Participation n° 5 :
Participation n° 6 :
Au Bonheur de ces dames.
Paris. Second Empire.
Le pays se relève à peine de la Révolution Française, et de l’avènement puis de la chute vertigineuse du petit Corse.
Une fois allègrement guillotiné Le Roi Louis XI et sa famille , créant ainsi la coalition des autres têtes couronnées qui dévastaient nos frontières ; une fois avoir contraint une partie de la Noblesse à s’exiler, l’autre à mourir de faim en y perdant ses titres et sa fortune ; une fois les richesses du Clergé annexées, ses églises profanées , ses prêtres qui n’avaient eu d’autre choix que de renier leur foi, ou passer au fil de l’extraordinaire lame biseautée inventée par le génial Monsieur Guillotin,
Le petit peuple, sa folie meurtrière et revancharde calmée, se retrouve le bec dans l’eau, quand « on » lui avait promis l’abondance et l’égalité.
La famine règne toujours, le pain manque, et les jeux sont faits.
Et puis voici que surgit le Buonaparte, un homme du peuple, lui, un soldat capable de refouler l’ennemi !
Et que je t’édicte un code, et que je te me fiche tous ces autrichiens à la porte ! De la lointaine Egypte, du haut d’une pyramide, où tant de siècles le contemplent, il rapporte un obélisque et part à la conquête du Monde !
Bon, c’est vrai, il coûte cher en hommes, mais le Tiers-Etat relève la tête. Pas pour très longtemps : autoproclamé Empereur, Notre Napoléon, insatiable, tire des oreilles, en casse d’autres, Jusqu’à la sinistre défaite de Waterloo. (Waterzooi, morne plaine…) On l’envoie en aller simple à Ste Hélène…
Voila. Plus de roi, de Clergé, de Tiers-Etat à craindre. Le falot Napoléon II semble satisfait de cirer ses moustaches.
Et c’est là qu’enfin, ENFIN ! La bourgeoisie, très neutre jusqu’alors, peut s’extraire de l’ombre.
Elle étale, blonde et rose, ses bourrelets.
Sur les nouvelles avenues tracées par le baron Haussmann, la charcutière fleurant bon un lard honnête et mesuré, se pavane en voiture à cheval, tout en inclinant gracieusement, mais à peine, son ombrelle en passant devant ces femmes maigres et noires, proprement indécentes, qui, du temps de leur splendeur, les voyaient à peine.
La BOURGEOISIE. Celle qui s’est enrichie en veillant sagement, prudemment, sur son commerce, et qui peut enfin pavoiser et se pavaner.
Au « Bonheur de ces dames »… Ah… Quelle magnifique idée ! Un temple entièrement dévolu à satisfaire ces épicières, ces bouchères se donnant du « Ma très chère dame », résolues enfin à mettre aux balcons toute cette belle graisse éclatante de santé, ces gorges épanouies débordant de partout, dans ce luxe de dentelles mousseuses, de chantilly appétissante, toutes ces choses affriolantes où elles plongent, dans des gloussements assourdis de poules pondeuses, en taille et en cheveux, libres enfin de se sentir des « Dames »…
En femmes sûres de leur pouvoir, elles se tâtent mutuellement, dans la promiscuité de leurs chairs appétissantes, rosissent de plaisir, se laissant conseiller tout en se mirant avec complaisance dans d’immenses glaces, sans oublier cependant leur sens du négoce, en
marchandant le moindre colifichet…
Alors qu’au-dessous, leurs hommes affichant leurs montres de gousset, plus étincelantes les unes que les autres, exhibent à l’envie leurs gros cigares, riant grassement, disséminés dans de magnifiques fumoirs capitonnés, s’exerçant à expectorer leurs crachats teintés par le tabac en prenant pour cibles ces crachoirs dont ils ont si souvent entendu parler…
Nous vous ferons grâce du retour au logis, et vous cédons la place : votre imagination se chargera du reste !
Les auteurs.
http://casoual.files.wordpress.com/2007/07/rubens-venere-allo-specchio.jpg
Participation n° 7 :
Au bonheur de ces dames
avril 1650
je suis mulquinière à Bevillers dans le Cambrésis
dos à ce mur qui suinte , je travaille 15 heures par jour dans cette cave dont le taux d'humidité est idéal pour la souplesse du fil, devant c e métier immense, face au soupirail d'où parvient un rai blafard.
je file des centaines de mètres de lin d'une extrême finesse, qui serviront à fabriquer la plus fine baptiste , de celles qui sert aux dentelles que ces dames de la cour de Russie porteront fièrement.
Je suis une orfèvre.
on me dit VOUs et on me salue quand on me croise dans la rue.
Avril 1850
les mousselines ont envahi le marché, les métiers mécaniques ont fait disparaitre mon gagne pain.
je me suis exilée avec ma famille à Reims où je tisse la laine, les tissus sont réputés, le travail mécanisé mais pas facilité pour autant.
Nous nous sommes mis en grève mais à chaque fois sévèrement réprimés.
mon logis est insalubre.
Mon fils de 10 ans travaille à l'atelier 10 heures par jourLa loi l'oblige à suivre l'école au moins deux heures par jour mais parfois je le fais porter malade et il m'aide à finir une commande pressante.
Mes deux enfants plus jeunes de 21 mois et de 9 jours sont décédés de la tuberculose.
Mon mari trime 17h par jour.
je suis enceinte de mon neuvième enfant.
j'ai 29 ans.
je tousse.
cette nuit j'ai craché du sang.
Mme De Brémicourt viendra chercher sa commande demain à 7H, elle sera prête.
Avril 1870
Nous avons fait nos balluchons
Paris nous tend les bras.
Reims est surpeuplé des réfugiés lorrains et alsaciens qui fuient la Prusse
Nous chercherons un autre travail
4 de nos enfants sont morts
dieu nous garde et nous aide!
avril 1883
sur moi ce tailleur que j'ai cousu plusieurs nuits durant à la lueur des chandelles.
j'ai relevé mes cheveux grisonnants ,mis de la poudre légère pour effacer la pâleur maladive de mon visage.
je sers ces dames au rayon lingerie.
A elles les dentelles de Calais, les broderies, les jours ,les volants, les mousselines, les rubans....sourire malgré les douleurs dans les jambes
sourire malgré les regards méprisants
sourire malgré les demandes impertinentes
sourire malgré ces femmes et leurs maris qui me jaugent et me scrutent.
et saluer bien bas.
Avril 2010
je tape sur le net mon numéro de carte bleue
j'aime ce petit haut raffiné tout droit sorti des ateliers de Chine
je l'ai eu pour trois fois rien
je souris à moi même: il m'ira bien!
Participation n° 8 :
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