Les participations de Marc et Jean-Marie au jeu "Le petit bonheur"
Pour commencer cette nouvelle année je vous ai proposé un nouveau jeu : "Petit bonheur". Pour participer, vous devez m'envoyer un texte (50 lignes maximum), une musique ou une photo pour décrire "un petit bonheur" qui vous a touché(e) à ecureuilbleu33@live.fr.
Vous pouvez participer jusqu'au 15 mars 2009. Ensuite il faudra voter jusqu'au 31 mars pour déterminer les finalistes. Un jury composé de non participants déterminera le gagant parmi les sélectionnés.
Le gagnant pourra choisir entre aquarelle, photo ou bracelet.
Voici les participations de Marc de Metz et de Jean-Marie, du blog "La traversée de la passion" :
4) Marc de Metz :
Quand petit bonheur fabrique petit grand bonheur…
J’aime être compagnon silencieux, discret voire invisible, dans ma vie urbaine, de dizaines d’inconnus(es). Ce sont ceux et celles que je reconnais dans les rues sans que nous ne nous y soyons jamais adressés la parole. Ces personnes me sont utiles puisqu’elles me renvoient la belle mesure du temps passé pour moi dans ma ville depuis mon arrivée. Depuis des dizaines d’années parfois je les croise et souvent je les perds de vue. Je ressens toujours une « affection » pour elles et eux car je les « connais », non… je les reconnais !
Ces inconnus(es) me racontent, sans rien m’avoir jamais dit, la longueur de ma vie dans ma ville. C’est elle qui m’y fabrique des racines. Ces personnes le font simplement en y étant présents(es) au hasard de mes pérégrinations dans ma ville.
Les y voir, les y revoir me procure toujours un sentiment intime. En leur furtive compagnie, je me sens rassuré. Bien involontairement, sans même souvent me voir, ils me confortent dans ce ressenti qui est si important pour moi : celui, qu’ici dans ma ville, n’y étant pas entouré que de visages étrangers je lui appartiens bel et bien…
Le plus extraordinaire c’est lorsque j’en revois un ou une après un long temps. Je le/la salue alors sans qu’il/qu’elle ne le sache jamais : il/elle reste un/une inconnus(e). Il m’arrive de me dire qu’un ou qu’une je ne le/la rencontre plus jamais. Lorsque j’en prends conscience, immanquablement me viens à l’esprit qu’un jour un ou une personne pensera à moi l’inconnu en constatant que j’ai disparu à mon tour des rues de sa ville…
Aucune de ces personnes ne sait qu’elle est un miroir pour moi. Etrangement, je conserve en mémoire l’évolution de leur visage. Ainsi, lorsque je les rencontre, je partage avec elles ce simple et agréable constat : l’âge nous transforme mais sans nous dépouiller de ce qui permet aux autres de nous reconnaître…
Je ressens ces rencontres temporelles comme une multitude de petits grands bonheurs. Ils me sont depuis toujours précieux. Ces bonheurs n’appartiennent à personne d’autre qu’à moi. Ils sont définitivement intimes, secrets, clandestins autant qu’indispensables. C’est la première fois que je partage cela…
5) Jean-Marie du blog "La traversée de la passion" :
Au petit bonheur des enfants
Quelques centaines de mètres à peine séparaient les deux fermes. C’était l’hiver, il faisait nuit, le froid était vif. Entre les haies, dans ce chemin profond, le vent du nord s’engouffrait et jouait méchamment avec les capes, les fichus que les gosses pouvaient à peine retenir.
Les gosses… cinq petits, garçons et filles, serrés les uns contre les autres, chacun essayant de ne pas trop s’éloigner des lampes portées par les parents.
La lumière ne leur était pas très utile pourtant car, le plus souvent, ils marchaient les yeux fermés, au risque de trébucher sur le sol inégal… Ils avaient froid, bien sûr, mais il y avait autre chose…
La soirée s’était déroulée comme tant d’autres… Parties de cartes, vin chaud, puis tout le monde s’était rassemblé devant la vaste cheminée et on avait lancé les histoires. Très vite on en était venu à des récits de revenants, de cimetières aux flammes tremblotantes, de bruits étranges dans la nuit, d'incidents inexpliqués...
La troupe arrivait enfin à la maison, havre paisible et chaleureux.
La très vieille grand-mère restée à la maison somnolait au coin du feu qu'elle avait soigneusement entretenu. Les lampes à pétrole ou à carbure allumées, dans les grandes pièces enfin éclairées, le sentiment de peur s'éloignait.
Le souvenir pénible des contes effrayants s’effaçait lentement. Ces récits prenaient petit à petit une allure de fable, ni plus ni moins fantastique, ni plus ni moins crédible que celles que l'on apprenait à l'école ou que les merveilles que le catéchisme révélait...
Dans le bien-être retrouvé, on était rassuré et le sommeil, tout doucement, allait s’emparer de ce petit monde… Peu à peu le sentiment de sécurité rendait les émotions passées délicieuses. La peur elle-même devenait agréable, désirable même...
Il y avait une certitude, celle de retrouver, après la tourmente, la paix tranquille du foyer, la solidarité de la famille
L'innocence appréciait ce modeste bonheur dans la confiance retrouvée
On attendait avec impatience les prochaines veillées…
Les participations précédentes
1) Catcent , mon aminaute du Québec:
2) Pierre
peuvent être visualisées en cliquant ICI.
N'hésitez pas à participer !