Les participations au Café Thé n° 173 - C'est la rentrée des classes (1/2)...
Pour ce 173ème Café Thé, je vous ai proposé de broder autour du thème de la rentrée scolaire, de nous raconter une rentrée scolaire qui vous a marqué : une des vôtres, ou bien de vos enfants petits-enfants ou autres, en tant qu'élève, ou que professeur...
Les consignes étaient : Ecrivez, fabulez, rimez, dessinez, brodez, scrappez, chantez, délirez, faites ce que vous voulez... Faites nous rire ou pleurer...
Si vous êtes blogueur, ne publiez pas votre texte avant la parution des participations (le 2 octobre 2024).
Vous êtes 8 à avoir participé (Jill Bill, Renée, Rose, Sylvie, Béa, Taraxacum, Livia et Colette)
et je vous en remercie.
Bravo à tous et toutes !
Voici les 5 premières participations. Demain je publierai les 2 participations de Taraxacum et celles de Livia et Colette.
"Mémoire de rentrée scolaire" de Jill Bill du blog "Melting-pot" :
Comme Sheila
L'heure de la sortie, meilleur moment d'la journée...
Mais qui a eu cette idée folle
Un jour d'inventer l'école.... !? France Gall
Mais de mes années d'école
Je n'ai rien gardé
Ce n'était que des paroles
Pour gâcher l'été ! Jean-Pierre Ferland
Bon, c'est du passé, lointain,
Il va de soi, que j'ai préféré les jours sans... !
Première primaire et mon premier cartable
En cuir marron, qui m'a fait long usage,
La plume et l'encrier, le buvard rose,
Le choix d'une camarade, de récré,
Sans goûter, quand d'autres avaient déjà du bonbon...
Filles uniques !!
Madame Dubois, à l'accent flamand,
Qui nous parlait de homme, pour gomme...
Le devoir du soir à la maison... Pfffffff....
Aujourd'hui j'ai laissé la place aux petits-enfants;
A eux d'user leur culotte sur les bancs de l'école...
De se farcir la tête....
Certains aiment, d'autres.....
Ben comme mamie pardi !! Vivement la fin...
"La rentrée" de Renée du blog : "Envie de"
Il y a moult années
Quelques marches montées
La vieille bâtisse m'accueillait
Le grand poêle, le tableau noirJe me souviensD'une odeur de renfermé
La Maîtresse paraîssait sévère
Charpentée attifée d'un tablier à grands carreauxMa soeur en me lisant ce matin saura de qui je veux parler
Ses yeux perçants derrière ses hubleauxDes yeux exorbitants qui me glaçaient du haut de mes presque cinq ansJe détournais mon regardDéjà attirée par la natureJe contemplais le dehorsLa matinée fut longueAu retour du repasSurprise heureuseJe déménageais à la nouvelle école comme prévuAu rez de chaussé du tout nouveau CEGEt la nouvelle maîtresseBien plus belle nous attendaitSoulagée je l'étaisLe tableau noir était propreUne crée et une brosseEt il y avait des livres neufsUne carte de France si grande à mes yeuxEt le globeAh ce fameux globe que j'avais eu plus tard en cadeau à NoëlCette belle lampe de chevet me faisait voyagerJe me souviensUn truc bizzare au fond de la classeUn viel homme désarticulé posé sur une tableCe fameux squelette m'avait foutu la trouilleAh qu'il est bon de se souvenir ...Après la période d'école communale pour filles, voici l'entrée au collège, en 6ème, j’ai 11 ans. Toutes mes amies de la primaire sont tétanisées par les futurs changements que cela implique : nouveaux rythmes, perte de repaire en pensant aux différents professeurs qui animeront chacun leur cours, changements de salle de classe. Voilà les nombreuses questions qu'elles se posent pendant les récréations.
A l'opposé, je suis emballée par ces transformations qui vont bouleverser la routine et rendre la vie scolaire plus intéressante, vivante et captivante. Cela me plaît aussi de continuer mes études dans un milieu mixte.
Je trouve le jour de la rentrée prometteur. Par chance, ma meilleure amie se trouve aussi dans ma section, on s'assied au même pupitre.
Le défilé des professeurs se déroule dans le calme, ils nous présentent leurs emplois du temps les uns après les autres. Celui qui retient le plus mon attention est le professeur d'allemand dont j'ai oublié le nom, il est assez âgé et a l'air sympathique. En quelques mots, il énumère son programme, nous promet qu'il nous aidera à chaque difficulté et qu'il nous proposera une liste de correspondants allemands afin d'échanger des courriers avec eux dès que nous aurons acquis un peu de vocabulaire.
Sans qu'il en ait bien sûr aucunement conscience, toute ma motivation d'élève est entre les mains de cet homme car j'aime cette langue et sa sonorité. Une petite voisine dont le papa est allemand m'a appris à compter jusqu'à 10 dans sa langue paternel et j'ai adoré ça. La prof de français m'enchante aussi lorsqu'elle nous parle des compositions à rédiger, j'ai toujours aimé écrire, inventer des histoires. Voilà les deux bonnes raisons de me réjouir de cette rentrée scolaire, tout le reste me semble plutôt être des obligations pénibles à assumer. Je me rends bien compte que j'apprends facilement ce qui me passionne et très mal, voire absolument pas, ce qui me désintéresse.
De retour à la maison, je raconte ma journée à mes parents et ne comprends pas pourquoi mon père à l'air si choqué lorsqu'il apprend que je vais parler allemand.
Plus tard, dans la soirée, ma mère m'a rappelé qu'il avait fait la guerre contre ce peuple, qu'il avait été convaincu qu'ils étaient nos ennemis, que pendant les conflits on combat, on tue pour défendre son pays.
Mon père n'a jamais exprimé le fond de sa pensée car c'était un "taiseux". Malgré tout, j'ai senti sa souffrance cachée, la souffrance de ses belles années perdues à cause de la guerre, la souffrance de constater qu'à présent, il fallait tourner la page en oubliant ce passé mortifère et accepter cette nouvelle amitié entre deux peuples qui avaient été ennemis. C'était aussi le constat qu'il n'avait pas pu contrôler sa vie et la mener comme il l'aurait souhaité. Haine et amitié envers des inconnus lui avait été imposées.
Cette journée de rentrée scolaire a été un tourbillon d'émotions enthousiasmantes entachée d'une peine partagée avec mon père, cet ancien soldat.
"Souvenir d'école maternelle" de Béa du blog : "Béa Kimcat" :
Je me souviens bien de mon école maternelle... De la dame de service, Madame Pons(une dame blonde aux longs cheveux qui était très gentille) qui nettoyait mes vomis et ceux de Laurence qui est devenue mon amie d'enfance (je la considère comme ma sœur) et la marraine de ma fille... Nous nous connaissons depuis 62 ans et nous avons fait toute notre scolarité ensemble jusqu'en seconde !! L'école était mixte. La primaire ne l'était plus. Garçons et filles étaient séparés. Je me souviens des bousculades dans la cour de récré. Les croche-pieds... Je me mettais dans les coins. J'avais peur qu'on me fasse tomber... J'avais un petit amoureux. Un blondinet qui s'appelait Benoît. Je me souviens de mes poteries en fin d'école maternelle : deux petites vaches peintes en jaune avec des taches noires et des cornes zébrées de marron et noir. Je les ai gardées précieusement. Elles sont dans ma chambre... Je me souviens du beau livre remis à la distribution des prix...