Les participations au Café Thé n° 155 - Une belle personne...
Pour ce 155ème Café Thé, je vous ai proposé d'évoquer à votre manière une "belle personne", réelle ou fictive, connue ou pas...
Les consignes étaient : Ecrivez, fabulez, rimez, dessinez, brodez, scrappez, chantez, délirez, faites ce que vous voulez... Faites nous rire ou pleurer...
Logo créé par Renée du blog "Envie de"
Vous êtes 5 à avoir participé (Jill Bill, Vagamonde, Andrée, Livia et Colette)
et je vous en remercie.
Bravo à tous et toutes !
Voici les 5 participations :
"Soeur Emmanuelle !" de Jill Bill du blog "Melting-pot" :
Il était une fois...
Une belle personne
Non dans le sens physique
Mais dans le sens grandeur d'âme
De coeur
Une belle personne
Tu le fus, unique,
Une femme
Une soeur...
Soeur Emmanuelle
Petite soeur des pauvres
Connue pour ses oeuvres caritatives
Auprès des démunis en Egypte,
Les chiffonniers du Caire...
Améliorer la condition de vie
Dans les bidonvilles
Pauvresse parmi les pauvres
Luttant de toutes ses forces
Pour se faire
Comme de leur côté
L'abbé Pierre et Mère Thérésa...
Comment oublier sa voix haut perchée
Son Yallah retentissant...
Sa phrase préférée :
« Que fais-tu pour les pauvres, pour l'humanité... »
On ne pouvait se contenter d'une réponse banale !!
Le 20 octobre 2008 elle s'éteint
Telle une chandelle à bout de cire
A presque cent ans...
"De belles personnes" de Vagamonde du blog "Vagamonde bis" :
J'ai choisi de raconter ma grand-mère, une femme merveilleuse, qui a bercé mon enfance.
Une jolie grand-mère
(image pixabay)
La première levée, elle mettait la table, concoctait de délicieux petits déjeuners, « l'odeur du café remontait l'escalier » comme le dit si joliment Saint John Perse, pour aller réveiller les dormeurs et les faire émerger des bras de Morphée, la gelée de goyave couleur rubis, confectionnée par elle, nous attendait ainsi que les tartines grillées et le beurre à côté, qui suait déjà sous l'effet de la chaleur ambiante.
Dans sa petite robe noire avec pour l'égayer, juste un col en dentelle blanche, elle trottinait du matin au soir, ne mesurant ni sa peine ni sa fatigue, pour le bien de la maisonnée.
Elle se mettait parfois en cuisine pour nous confectionner les plus savoureux des gâteaux – j'ai gardé quelques unes de ses recettes – des confitures et des sucreries, les sucres d'orge était une de ses spécialités et petits en grands s'en régalaient.
Jamais ses mains ne restaient inoccupées, elle brodait merveilleusement bien et ne s'en privait pas, ou alors elle peignait de ravissantes petites aquarelles qu'elle nous offrait aux uns et aux autres...
Le soir venu, elle nous racontait des histoires de reines et de princesses qui nous faisaient rêver.
Mais hélas nous avons grandit, et grand-mère a vieilli doucement et puis un jours sans crier gare, s'en est allé rejoindre celui qu'elle avait tant aimé, et repose là-bas à ses côté sous le chaud soleil tropical.
Elle nous a lâcher la main afin que nous suivions notre propre route, mais elle a laissé un grand vide derrière elle.
L'autre soir j'ai rêvé d'elle, un rêve délicieux, dans lequel je marchais à ses côtés, sur les sentiers de mon enfance.
"Une belle personne" de Colette du blog : "En toute simplicité" :
C’est toujours avec un beau sourire épanoui qu’on l’entendait prononcer ces mots : « La vie est belle » et, cela pouvait dérider les plus taciturnes. Ces mots, il les a répétés jusqu’à ces derniers moments, alors qu’un cancer avait déformé son visage légèrement poupin reflétant toujours tant de bonté. Pour lui, la vie était simple. Il savait rire de lui-même et rien pour lui n’était tragique. Aussi, il appréciait énormément la vie. Sa vie avait vraiment un sens et, il était heureux.
Peu de temps avant, à l’âge de 79 ans, il avait subi une opération majeure. Il demanda alors à son médecin de 60 ans qui lui, brûlait d’impatience de prendre sa retraite : Est-ce que je vais me rétablir suffisamment pour pouvoir continuer mon travail ? » Le médecin de lui dire : « Êtes-vous fou ? Laissez ce travail et prenez le temps de vivre. » Et lui de lui répondre : « C’est ton affaire, toi, si tu veux arrêter de travailler ; moi, je veux continuer ! Ce que je veux savoir c’est : Est-ce que je vais pouvoir encore travailler ? » Travail qu’il a poursuivi d’ailleurs jusqu’à 81 ans. Et pas au ralenti, s’il vous plaît !
Sa capacité de travailler était extraordinaire, également, sa capacité d’aimer, de créer, de produire pour les autres et de donner sa pleine mesure. Il avait une grande flexibilité à modifier son horaire pour rencontrer les gens. Que de fois, je l’ai vu rencontrer des personnes tard dans la soirée. Il était très disponible. Il avait le cœur aux dimensions du monde. Paix, sérénité et douceur, voilà ce qui de dégageait d’un entretien avec lui.
Il fallait qu’il s’accepte et qu’il s’aime, pour pouvoir aimer tant les autres. Il savait se prendre en charge et se donner des buts tout en s’adaptant le plus possible aux diverses situations de la vie. Il était tellement dynamique que cela nous amenait à oublier son âge. Avec tout ce qu’il accomplissait, nous lui en donnions facilement dix de moins.
Il avait un grand désir de vivre. Quelques jours avant sa mort, malgré la difficulté qu’il avait de parler, il répétait : « Je veux vivre ».
N’ayant pas eu de chimiothérapie, il n’a pas perdu ses cheveux. Il avait une belle chevelure blanche, entière et toute vaguée. Il n’avait presque pas de rides, il était rougeaud et encore passablement droit.
C’est certain qu’il est passé par toutes les phases normales reliées à sa maladie : dénégation, colère, marchandage, dépression et acceptation mais, il a su intervenir adéquatement sur la toile de fond sur laquelle était tissé le destin de sa vie ; sa très grande espérance.
Il possédait un état d’esprit, une volonté et un courage à toute épreuve. Il n’a jamais cessé de disputer à la maladie centimètre par centimètre le territoire qu’elle cherchait à conquérir. Il possédait aussi à forte dose le dynamisme de la foi. Il était dans la force du mot, un homme vrai. Sa vie a toujours été conforme à sa doctrine et, ce qu’il recommandait aux autres, il le mettait lui-même en pratique.
Je m’en vais, qu’il a dit ; c’est normal. Cela arrive à tout le monde. Souvent, auparavant, il répétait : « Ne faisons donc pas de nos contrariétés de chaque jour des problèmes mondiaux. »
Il est décédé en 1991. Il avait 84 ans. J’ai eu le bonheur de le suivre pendant plusieurs années (12 ans) et de l’accompagner jusqu’à son dernier soupir.
Colette
N.B. : Prêtre-religieux, il a été professeur, directeur spirituel, missionnaire, aumônier d'hôpitaux, supérieur de sa communauté. Dans les dernières années de sa vie, il fut chapelain de communautés religieuses dont (la nôtre). Ce qui ne l'empêcha pas de faire de la direction spirituelle auprès de tous ceux et celles qui venaient à lui.