J’ai testé pour vous les sites de rencontre…
Après une rupture qui me laissait seule, mes espoirs de vie à deux se désagrégeant d’un coup, mes enfants m’ont conseillé de m’inscrire sur un site de rencontres.
J’ai commencé par le plus célèbre, Meetic, en septembre 2007. L’inscription prend une quinzaine de minutes : vous indiquez vos goûts, choisissez un pseudo, ajoutez une photo, écrivez un petit texte d’accroche. A partir de là vous êtes « en vente » sur le site et pouvez effectuer des recherches parmi les personnes inscrites pour trouver quelqu’un ayant le profil désiré.
Affligeant ! Les premiers jours je pleurais en regardant ce catalogue d’hommes susceptibles de me plaire : mines crispées, gros plans effrayants, annonces sans imagination : « cherche femme jeune et jolie ».
En 2007, il était possible d’écrire à quelqu’un qui vous intéressait et de lire sa réponse sans souscrire un abonnement payant. Depuis vous ne pouvez que « flasher » ou « envoyer un message type », ce qui n’avance à rien.
Les hommes de mon âge cherchaient pour la plupart des jeunes femmes entre 35 et 40 ans, certains veulant même avoir un enfant. Ceux qui « flashaient » sur moi étaient souvent beaucoup trop jeunes ou trop vieux à mon goût : des hommes entre 35 et 40 ans, adeptes de musculation, biceps étalés sur mon écran, cherchant une femme pour les entretenir, ou des hommes de 65 ans ou plus, à la retraite depuis belle lurette.
Beaucoup ne renseignent rien : ni profession, ni niveau d’études, ni goûts, et ne rédigent même pas d’annonce de présentation, et/ou ne mettent pas leur photo…
Petite annonce-type lue bien souvent « Je suis doux, gentil. Je veux une femme qui me rende heureux ». Beau programme !
Meetic me faisant pleurer, je me suis inscrite à « super meetic », qui s’appelait « Ulteem » et est devenu « Meetic Affinity ». Même principe mais il faut compléter un questionnaire plus affiné sur ses goûts qui permet de déterminer votre profil et donc votre compatibilité avec les autres inscrits. L’abonnement coûte 3 fois plus cher, mais la recherche est facilitée par ce taux de compatibilité.
Les photos sont cachées si vous n’êtes pas abonné. Quelqu’un qui s’intéresse à vous peut vous « dévoiler » sa photo, mais vous ne verrez alors qu’une photo cryptée. Possibilité d’envoyer un message à une personne de son choix et de lire la réponse. Pas deux. Pas le droit de mettre un n° de téléphone ou une adresse e mail.
Encore plus frustrant : supposez que vous tombiez nez à nez (vous remarquerez que je tombe toujours nez à nez aussi bien avec un hérisson qu’une photo ou autre) avec un profil qui vous intéresse ou une annonce qui vous parle. Vous lui envoyez un message sympathique pour émousser sa curiosité. 3 possibilités :
1) vous l’intéressez aussi (rare) et il vous répond par un super message. A partir de là tout est bloqué. Vous ne pouvez pas lui répondre et lui ne peut plus vous écrire. Super frustrant !
2) Vous ne l’intéressez pas mais il est poli et vous répond quand même. C’est le meilleur des cas : vous savez à quoi vous en tenir sur "Pierre335".
3) Il ne prend même pas la peine de vous répondre et vous revenez voir de temps en temps si vous avez reçu un message..
J’ai peut-être gâché des chances de rencontres inédites en donnant dans la réponse mon adresse mail, le message a été bloqué et mon interlocuteur n’a jamais pu lire le message.
Alors j’ai fini par trouver des trucs pour échapper à la censure : j’écrivais dans le message mon adresse mail en phonétique : ecureuilbleu33 at voila point éfer. Vous me croirez ou pas : les destinataires ont tous lu le message qui n’a pas été bloqué (la ruse marche), le problème c’est qu’ils n’ont pas décrypté l’adresse. Sur une vingtaine de messages ainsi envoyés, seulement 3 hommes m’ont répondu. Le premier a exigé une rencontre immédiate , alors que je voulais faire connaissance par mail. Les deux autres, une fois les présentations faites par mail, n'avaient aucun point commun avec moi.
J'ai été abonnée pendant 3 mois au début, ce qui m’a permis de faire 3 rencontres (sur le net).
Le premier avait un sourire charmeur, un profil intéressant et notre taux de compatibilité dépassait les 8O %. Quand je lui ai envoyé ma photo il m’a dit que je n’étais pas à son goût. Dommage mais c’était clair.
Avec le second nous avons échangé des mails et un coup de fil. Il habitait en Dordogne, avait l’air sympa mais ne m’a jamais envoyé sa photo.
Avec le troisième je suis allée un peu plus loin, en le rencontrant. Mais je vous raconterai cet épisode une autre fois...
Depuis ce test qui a quand même duré quelques mois, je suis immunisée et sortie de ces listes déprimantes.