Un gros coup de coeur pour "Les saules", roman noir rural de Mathilde Beaussault...

4 Juin 2025 , Rédigé par ecureuilbleu Publié dans #Lire

Mon amie Martine, avec qui j'échange souvent des livres, m'a prêté ce roman qui lui avait bien plu.

Informations pratiques : premier roman de Mathilde Beaussault, paru en janvier 2025 aux éditions "Seuil cadre noir". 271 pages. 19,90 €.

La 4ème de couverture :

Allongée au bord de la rivière, cachée par les saules pleureurs, Marie, dix-sept ans, semble paisible, endormie, ce que démentent les marques sombres sur son cou.
Sa mort brutale ébranle toute la communauté, et surtout Marguerite, une petite fille solitaire que tous croient simple d’esprit. Ses parents, peu enclins à manifester leur affection, travaillent leur terre du matin au soir. Livrée à elle-même, maltraitée à l’école, elle aime se réfugier au bord de la rivière où elle se sent en sécurité sous les saules.
C’est là qu’elle a vu quelque chose, cette nuit-là. Elle voudrait bien aider Marie, la seule qui était gentille avec elle. Mais voilà, Marguerite ne parle pas, ou presque jamais. Mutique derrière sa chevelure sale et emmêlée, elle observe l’agitation des adultes qui, gendarmes ou habitants, mènent l’enquête. Mais comment discerner la vérité parmi les rumeurs de village, les rivalités familiales et les rancœurs tissées de longue date ?

Mon ressenti :

L'histoire se passe dans les années 80, dans un hameau breton scindé en deux zones : la Haute Motte, où vivent les riches et la Basse Motte.

Le corps de Marie, 17 ans ,fille du pharmacien, est découvert. Elle a été étranglée et jetée dans "la coulée", un petit étang alimenté par une rivière fréquentée par les pêcheurs et bordée de saules pleureurs. Elle était considérée comme une fille facile et surnommée "Marie-couche-toi-là". Depuis ses 15 ans, elle couchait avec des garçons pour embêter ses parents, ne plus être "la petite fille modèle pour l'éternité". Ce soir-là elle avait rendez-vous avec l'homme qu'elle aimait. Mais qui était-il ? Damien, un jeune de son âge, Julien, son voisin ? Ses parents, Elisabeth et Gilles, peu appréciés dans le village lui laissaient beaucoup de liberté.
La plus touchée par cette mort, hormis les parents, est Marguerite une fillette d'une dizaine d'années, souvent livrée à elle-même, sale et mutique. Ses parents, agriculteurs, vivent pauvrement à la Basse Motte, et ne prennent pas soin d'elle, ne lui manifestent ni tendresse, ni intérêt, même s'ils l'aiment. Marguerite se balade matin et soir aux environs de chez elle, souvent dans la coulée. Le soir où Marie a été tuée elle a vu quelque chose mais ses parents lui intiment l'ordre de se taire. Marguerite est un souffre-douleur à l'école car elle sent mauvais, n'est jamais peignée, mâchonne les manches de ses vêtements, ne parle pas.

L'enquête de gendarmerie est menée par André, un local, et Arlette, officier de police judiciaire, envoyée de la ville voisine. Ils vont auditionner tous les proches sans succès, et mettre à jour les secrets des villageois : rivalités pour des terres, dénonciations par le pharmacien écologiste de pratiques polluantes, appels anonymes et oiseaux morts en retour.

J'ai apprécié l'écriture très poétique, l'intrigue âpre et bouleversante.

Je me suis attachée à Marguerite, qui parle peu mais ne ment jamais, à Jeanine, sa tante, qui voudrait bien faire mais s'attire des ennuis, à Mimi, la patronne du seul bar, qui sait beaucoup de choses sur tous.

Un extrait :

- Victor, c'est un peu comme le soleil breton. Il n'est jamais là où on l'attend mais il réserve de belles surprises à qui sait le comprendre.

J'ai mis 4,5 sur 5, sur Babelio (moyenne des notes données par 361 lecteurs : 4,1 sur 5).

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Pierre TAILLADE / Piro

07/06/2025 14:35

Un roman de plus à votre actif. Vous êtes très éclectique ; mais beaucoup de polars ou thrillers. Moi, j(en ai commencé trois et je ne sais pas si j'arriverai à en terminer un..