Les participations au Café Thé n° 151 - moyen de locomotion (2/2)...
Pour ce 151ème Café Thé, je vous ai proposé de nous parler d'un moyen de locomotion qui vous a marqué(e) : cela peut être votre première voiture ou votre premier vélo, une trottinette ou un bateau
ou un tapis volant...
Les consignes étaient : Ecrivez, fabulez, rimez, dessinez, brodez, scrappez, chantez, délirez, faites ce que vous voulez... Faites nous rire ou pleurer...
Si vous êtes blogueur, ne publiez pas votre texte avant la parution des participations (le 2 décembre 2022)
Logo créé par Renée du blog "Envie de"
Vous êtes 14 à avoir participé (Jill Bill, Jean-Luc, Marie-Hélène, Rose, Renée, Cricket, Jo, Vagamonde, Eglantine, ABC, Gisèle, Livia, Colette et Céline).
et je vous en remercie.
Bravo à tous et toutes !
Hier j'ai publié les 7 premières participations, voici les 7 autres.
"Moyens de locomotion" de Vagamonde du blog "Vagamonde bis"
Lorsque j'étais enfant, j'habitais un hameau de 5 maisons. Notre seul moyen de locomotion était le vélo.
"Bateau pêcheur" d'ABC du blog : "Jardin des mots" :
Bateau pécheur
Comme martin
Prenant la mer
De bon matin
Bateau pécheur
Dans les embruns
Trempe de corsaire
Rude destin
Bateau pécheur
Essuie un grain
Jour de galère
Sonne le tocsin
Bateau pécheur
Joie et chagrin
Pieds sur terre
Femme de marin
"Ma première (et ma dernière) trottinette" de Gisèle du blog : "Ariane Grimm" :
J'avais 15 ans environ. Je n'étais pas très douée pour le sport et, en classe, pour la gymnastique, j'avais toujours des mauvaises notes. Cela fâchait mes parents. Moi, ça m'était égal car je me vengeais sur les MATHÉMATIQUES, matière noble dans laquelle j'avais en permanence des 17/18 sur 20. Par exemple, on pouvait me poser des problèmes du genre:
Prenez l'année Et multipliez par le chiffre qui fait penser à un cheval ou une ville Ou bien prenez le mois Et multipliez par le chiffre qui fait rêver ou permet de bricoler Ou, bien, prenez directement le numéro d'une route mythique Et vous trouverez l'âge du capitaine... La solution n'était pas évidente, mais moi, en 10 secondes, je la trouvais. Et hop! j'avais mon 18 !
Pour la gymnastique, c'était une autre paire de manche! J'étais nulle pour la course... à croire que je clopinais. Quand je lançais un ballon, il me revenait dans la figure... Le sauter à la perche? Au départ, bing, la perche m'échappait des mains... Quant à l'escalade, je n'arrivais même pas à grimper le petit mur de 0m,80 de l'école!... Et pourtant, un journal avait mentionné mes performances dans ce domaine qui, à l'époque, s'appelait LA VARAPPE":
Hélas, personne ne vit l'article, mais à l'école, mes camarades se moquaient de moi en me voyant faire le zouave et se tenaient les côtes. Quant au prof de gym, il me chassait carrément du cours!
OUF! La directrice de l'école savait, elle, combien j'étais bonne élève en MATHÉMATIQUES et, sans rapport certes mais pour m'encourager, elle conseilla à mes parents de m'offrir une trottinette en leur disant que la barre d'appui m'assurerait un bon équilibre.
Alors mes parents, pour que je sois enfin plus agile, décidèrent en effet de m'offrir une trottinette:
Et il arriva ce qui devait arriver:
Avec cette trottinette qui n'était pas électrique, croyez-moi, mais qui assurait mon équilibre, je me suis mise à rouler à toute vitesse dans les rues de mon quartier et, pour m'amuser:
- je me précipitais entre le guichet automatique de la banque du coin au moment où un quidam appuyait sur les boutons devant l'écran... et aussitôt, les billets s'envolaient;
- je m'approchais au plus près de l'établi du marchand de légumes, avec de rapides allers-retours... ce qui faisait fuir les clients;
- je frôlais les vieilles dames qui, apeurées, tombaient pas terre... ce qui faisait rire les enfants.
- .....
Oui, je l'avoue: Enquiquiner tout le monde, cela me mettait en joie... Jusqu'au jour où la Police, alertée par la population du quartier, est venue constater les dégâts (il y eut, je crois, un ou deux blessés et même, mais je n'en suis pas sûre, un mort). Alors, ils (les flics) me confisquèrent ma première (et dernière) trottinette, et ils me dénoncèrent auprès du Procureur de la République. Bref, de fil en aiguille, je fus conduite en CORRECTIONNELLE, puis, aux ASSISES qui se tenaient à l'époque tout près de chez moi (c'est sans intérêt), au Palais de Justice, 10 Bd du Palais, et de là,
on me conduisit en prison.
Maintenant, seule dans ma cellule, je chante en pensant à qui vous savez " Au ciel ! au ciel ! au ciel ! j'irai la voir un jour"
Gisèle GRIMM, mère de la jeune Ariane Grimm
"La vieille guimbarde" de Livia du blog : "Livia augustae"
Mon père possédait une vieille voiture, une de ces vieilles guimbardes d'après guerre, de marque américaine, une «Internationale » (comme en voit dans les vieux films américains) surnommée « l'Inter » par toute la famille, papa l'avait achetée pour deux francs six sous afin de convoyer sa nombreuse progéniture, c'est donc dans cet engin-là que nous nous embarquions pour aller à la plage ou en vacances et tel un général sur un champs de bataille dirigeant ses troupes, papa nous assignait des places sur les sièges à l'arrière et casait avec précision les nombreux bagages que nous emportions, à cette époque nous allions à L'Anse Bertrand où mes grands parents possédaient une distillerie (dans laquelle on fabriquait rhum et sucre) et une maison nommée « Belle-vue », un peu délabrée puisqu'elle elle était fermée tout au long de l'année, mais nous adorions y passer les trois mois des grandes vacances avec la mer à proximité.
Je me souviens aussi quand nous allions du côté de la distillerie en balade, le gérant de la distillerie nous offrait du sucre de canne tout chaud, ainsi que du « sirop batterie »
En ces temps-là, les routes goudronnées étaient rares, (aujourd'hui tout est goudronné) nous roulions sur des chemins en pierres blanches bordés de champs de cannes à sucre aux odeurs sucrées, sur lesquelles nous soulevions une horrible poussière blanche qui enfarinait toute la famille (si vous avez vu le film « Le Guépard » on y voit la famille du prince Salinas assister à la messe tout enfarinée), en arrivant à destination, nous étions dans le même état que la famille du prince...
Parfois nous croisions une charrette tirée par deux bœufs lymphatiques et une autre fois une poule imprudente se promenant sur la route mourut sous nos roues malgré le coup de volant de papa pour l'éviter, il fallut alors trouver le propriétaire de ce volatil, le payer et l'emporter pour un futur repas...
Mais, malgré des heures et des heures de cuisson, la chair de ce volatil restait très coriace – cette poule courait sûrement des marathons car elle était tout en muscles – nous ne nous sommes pas régaler par contre le chien (à l'époque il s'appelait Dick) a tout fini et apparemment il a beaucoup aimé çà !
Cette vieille voiture n'avait pas de portes à l'avant et si papa pouvait s'accrocher au volant pour ne pas tomber sur la route dans les cahots, maman n'avait rien pour s'accrocher et ma terreur d'enfant, c'était que nous semions maman sur la route, comme nous avions un jour semé l'accu de la voiture, ce qui nous a stoppé au beau milieu du chemin, (heureusement à cette époque il n'y avait pas foule sur la route) papa étant bricoleur la replacée, (et après cet épisode, pour stopper les velléités d'indépendance de cet accu, papa l'avait ficelé avec du fil de fer) mais c'est en transe que j'ai fini le voyage ce jour-là...
Ces petits incidents de parcours nous sortaient de brefs instants de la torpeur où nous plongeait la chaleur du soleil tropical, car nous roulions au moins à... cinquante à l'heure !
En arrivant à destination et seulement après avoir tout rangé dans la maison, mais aussi après avoir éliminé les scorpions qui avaient investi les lieux, nous avions le droit d'aller à la plage, au «Trou de Madame Louis » ou nous enlevions avec grand plaisir la poussière du chemin dans l'eau claire de la mer Caraïbe.
Le voyage était long et monotone, plein de dangers et d'imprévus pour une petite fille à l'imagination fertile comme je l'étais, mais les grandes vacances commençaient et... nous étions au paradis !
"L'autoneige" de Colette du blog : "En toute simplicité" :
Je n’ai plus l’innocence de mon enfance mais, en fermant les yeux, je puis facilement vagabonder, sans trêve aucune et, retourner en ces lieux et me rappeler ces instants de pur bonheur ; vécus en profondeur.
Je cite : Les festins pris chez ma grand-mère maternelle, plus particulièrement au Nouvel An.
Jour de tempête ; pas de problèmes. Dans le « Snow » de nom oncle, la famille s’engouffrait. De cette autoneige aux toutes petites fenêtres rondes et très hautes, véhicule à chenilles, fierté québécoise du temps de mon enfance, nous glissions sur la neige. Le feu des cheminées fumait au gré du vent. Du moins, c’est ce que je pouvais apercevoir une fois assise dans ce moyen de locomotion.
Plaisir d’avancer sans rien voir ou presque ; un ressentiment fort agréable pour la fillette que j’étais. Quel mystère d’arriver tout droit devant la maison puis, lorsque la porte s’ouvrait, de me retrouver à la chaleur de la maisonnée.
Cela ne fait que du bien, de se remémorer ces moments passés où tant de choses de nous s’y rattachent et, qui contribuent à entretenir au cœur cette magie du temps des fêtes.
"Traineau de Noël" de Céline du blog : "Aquarellement vôtre" :