Soirée mouvementée au Jardin des Chartrons (1/2)...
"Le Jardin des Chartrons", c'est le joli nom de la résidence où je loge la semaine depuis quelques mois pour éviter de faire le trajet entre Arès et Bordeaux Lac deux fois par jour.
Mardi soir je suis rentrée vers 18h15 dans le parking souterrain avec ma voiture. Je me suis garée et j'ai pris l'ascenseur pour rejoindre mon appartement.
J'ai caressé Squirel et Ecureuille, puis j'ai fait réchauffer mon dîner : des calamars farcis avec des pommes de terre et un yaourt. J'ai alors entendu un grand bruit et eu l'impression que la terre tremblait sous mes pieds. Cela n'a duré qu'une fraction de seconde et je me suis dit que c'était le voisin du dessous qui devait installer une étagère et taper un peu fort.
Il faut dire que quelques jours auparavant j'avais entendu frapper au plafond de violents coups portés par un bricoleur qui menaçait de transpercer le carrelage ici.
J'ai commencé à dîner en feuilletant le journal. J'ai entendu les sirènes de camions de pompiers au loin, très nombreuses et puis vers 19h00, alors que je venais d'ouvrir l'administration de mon blog, on a frappé à ma porte, très fort.
Intriguée, je suis sortie et me suis trouvée nez à nez avec un pompier avec son casque. Il y en avait plusieurs dans le couloir. Il m'a demandé de mettre des chaussures, un manteau et de sortir car il y avait eu un effondrement de passerelle dans la résidence et ils évacuaient tous les bâtiments;
J'ai enelevé les chaussons et mis mes chaussures, enfilé mon manteau, éteint la télé et les lumières. J'ai pris mon sac à main dont la fermeture éclair venait de se casser, et suis sortie en fermant. Deux jeunes femmes ont descendu l'escalier avec moi. Personne ne paniquait et nous nous sommes fait des politesses pour nous laisser passer.
Dehors il y avait des camions de pompiers partout, des policiers, une ambulance, et une grande partie des résidents.
En passant entre les bâtiments B et C, j'ai eu une idée des dégâts : une passerelle en béton de 30 m de long qui permettait l'accés aux portes d'entrée de ces blocs d'appartements s'est effondrée, emportant la dalle en béton qui servait de plafond au parking souterrain.
Un jeune homme de 20 ans qui était dessus a été grièvement blessé à la tête et sa compagne a été touchée plus légèrement.
La résidence date de 2006 et cette rampe d'accès prévue pour le passage des personnes handicapées et des poussettes n'avait aucune raison de s'effondrer ainsi.
J'ai discuté avec les autres résidents, les pompiers pour en savoir plus. Il faisait 3°. Nous avions froid. Il y avait une maman et son bébé bien emmitouflé.
Je n'ai jamais vu autant de pompiers que ce soir là.
Certains nous disaient que les occupants des bâtiments non directement touchés, dont le mien, pouvaient regagner leur logement. Mais d'autres pompiers nous interdisaient l'accès.
Au bout d'une heure environ un des responsables nous a réunis pour nous dire que nous ne pourrions pas regagner nos appartements tant que les experts n'auraient pas statué sur la gravité de la situation, et qu'il valait meiux se faire héberger dans la famille ou chez des amis pour ceux qui le pouvaient.
C'est là que je me suis aperçue de la bêtise que j'avais faite : j'avais oublié mon téléphone portable à l'intérieur. Une jeune voisine m'a gentiment proposé d'utiliser le sien, mais je ne connais aucun n° par coeur, sauf celui de ma mère, qui -hélas- est décédée depuis 10 ans.
La suite, demain, si vous le voulez bien...
Photo empruntée sur le net - Ce que l'on voit dessous, éclairé, c'est le parking souterrain...