Les résultats du Café Thé n° 34 - Le buffet du vieux temps...
Pour ce 34ème jeu Café Thé, je vous ai proposé de broder autour d'un poème d'Arthur Rimbaud, "Le buffet", qui évoque un vieux buffet chargé de souvenirs.
Vous pouvyez utiliser prose ou poésie, photo, scrap, dessin, pour parler d'un meuble auquel vous tenez et/ou qui a des histoires à raconter...
Voici le poème, publié en 1870 :
C'est un large buffet sculpté ; le chêne sombre, Tout plein, c'est un fouillis de vieilles vieilleries, - C'est là qu'on trouverait les médaillons, les mèches - O buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires, Arthur Rimbaud |
Vous êtes 8 à avoir participé et 37 à avoir voté.
Vos votes ont désigné comme gagnante Enriqueta avec 11 voix, suivie de très près par Annie et Quichottine (10 voix chacune) et Jill Bill (9 voix), puis Violette et Mamazerty (5 voix chacunes), Khanel (4 voix) et Mireille (3 voix).
Bravo à Enriqueta et à toutes les participantes et merci à tous les votants !
1ère) Enriqueta du blog "Les mots offerts comme destination de voyage" :
La salle à manger de ma mère
2ème ex-aequo) Annie du blog "Imaginons ensemble" :
2ème ex-aequo) Quichottine du blog "Voyages en Quichottinie" :
Le vieux buffet
Le vieux buffet est toujours là, il écoute, surprend le moindre murmure.
Il me regarde gentiment, mais je ne sais jamais s’il saura ne pas ouvrir le tiroir aux secrets, ceux que je lui confiais enfant.
Il était fermé à clef, et, moi, ne sachant pas ce qu’on y avait mis, je collais mon œil au trou de la serrure… sans succès.
Il me semblait que si j’avais pu y entrer j’aurais été entourée de tout ce que l’on me cachait.
Il y avait là sûrement la cause des silences qui se faisaient soudain lorsque j’apparaissais, de ces mots échangés à mi-voix et qui soudain s’envolaient pour ne pas revenir.
J’y mis au fil du temps mes amours enfantines, mes pleurs d’adolescents, mes rêves ensuite, au moment où je dus, comme d’autres, prendre la clef des champs.
Ils étaient si petits… Je les glissais par les interstices du bois de sa façade à défaut d’avoir su trouver où ma mère en avait mis la clef.
Et puis… un jour, beaucoup plus tard, je revins dans la maison de mon enfance, je retrouvais ce buffet, mais pas la clef du vieux tiroir.
J’aurais pu, bien sûr, le forcer à me livrer ses secrets… je ne l’ai pas fait.
Je le garde près de moi, comme un vieil ami qui saurait tout de moi et qui me comprendrait sans que j’aie jamais rien à dire.
Parlera-t-il à mes enfants ?
4ème ex-aequo) Jill Bill du blog "Melting-pot" :
La malle noire
Une malle noire
Remplie d'histoires
Médailles militaires
Du grand-père
Gagnées au champ de bataille
Perdue un membre sous la mitraille
Rien ne remplaça
Ce bras
Si belles
Furent-elles
D'argent ou d'or
Au ruban tricolore...
Une malle noire
Remplie d'histoires
Outils d'ébéniste
Rabot en duettiste
Avec le ciseau à bois
D'autrefois
Qui l'ont sculpté
Pour en faire du mobilier
Et même de la bière
Pour cimetière
Quand sonnait le glas
D'un trépas...
Une malle noire
Remplie d'histoires
Attirail du pêcheur
Et ses rêves de grandeur
Qui n'ont jamais pris
Que poissons petits
Quelques lettres et photos
Une pipe, de vieux journaux
Un masque qui fait peur
Celui du soldat et ses horreurs
La guerre encore elle
Ne jamais revenir puisse t'elle...
5ème) Violette du blog "La dame en mauve" :
Le pupitre de musique
Pupitre de musique un rêve évanoui
Tu enchantais mes journées d’enfant
Les partitions, habit de notes, t’ornait
Ta structure en chêne et loupe d’orme
Te rendait majestueux avec singularité
Les instruments égrenaient des sanglots
Tandis qu’impassible dans ton carcan
Tu brandissais fièrement les trémolos
Inscrits sur une portée revenant à la vie.
Aujourd’hui pupitre décor pour la forme,
Mandoline s’est tue, banjo trépassé.
Une larme coule sur mon visage ridé.
un vieux débris peint sur polyuréthane?????
tu veux m'en débarrasser,
là,comme çà,
sans un sou verser?
tu me laisserais
danser devant le buffet,
pour me rendre service
arrière, plein de vices!!!!
me crois tu donc à ce point sans malice?
je t'en filerais,moi, un coup dans le buffet
comme tu le dis si bien
que jamais je ne te vendrai
de malheur


Petit buffet du salonDouceur de la lumière
Éclairant les soirées chaleureuses
Trésors familiaux à l’intérieur
Souvenirs inestimables