Les participations au Café Thé n° 120 - "A quoi pensent les animaux alors que nous sommes confinés ?"...
Pour ce 120ème Café Thé, je vous ai proposé de broder sur le thème : "A quoi pensent les animaux alors que nous sommes confinés ?".
Il s'agissait de broder autour de ces animaux qui fréquentent les lieux que nous désertons ou
des animaux domestiques, confinés comme nous...
Les consignes étaient : Ecrivez, rimez, dessinez, brodez, scrappez, chantez, délirez, faites ce que vous voulez... Faites nous rire ou sourire, pas pleurer...
Si vous êtes blogueur, ne publiez pas votre texte avant la parution des participations (le 2 mai 2020).
Vous êtes 6 à avoir participé (Rose, Jill Bill, Renée, Livia, Françoise et moi)
et je vous en remercie.
Bravo à toutes !
Voici les 5 participations :
"Lorsque la vie d'en ville est tronquée" de Rose
du blog : "Golondrina 63" :
Chat, chien sans laisse
Même la cigale ne sait plus pour qui chanter
Personne à la ronde
Un printemps si calme
Le ciel ne vrombit plus
Les canards s'en vont faire leur marché
Les chevreuils sortent de derrière les bosquets
Quand le printemps s'en vient
L'herbe vert tendre s'étale
La bise s'est tue
C'est le silence cathédrale
La rue est à eux
Le monde est aux fenêtres
Ebahis les quatre pattes écarquillent les yeux
Les nouveaux singes trépignent sur leurs balcons
Même la mouche prend son temps
Il ne lui manque pas de piste d'atterrissage
Chic se dit-elle
"A moi ce silence délicieux"
Tendresse de printemps
La fourmi demande aux gendarmes masqués
"Quel est donc ce nouveau jeu , c'est une nouveauté ?"
Espérons qu'avant l'août vous serez débarrassés
L'intérêt de ce virus
C'est que nous on s'régale dans vos quartiers
Les rôles sont inversés
Tant de singes au bal "qui font les" cons
Nous on s'promène dans les rues désertes
Quel pied de nez à la vie
Humains restez fermés
La nature est si bien
On s'en charge ...
J'espère que vous en sortirez plus conscients de ce que la nature peut vous offrir de beau !
Arrêtez vos expériences en boîte qui se retournent contre vous
La nature est une pharmacie
Ne la détruisez pas
"Temps d'arrêt..." de Jill Bill du blog "Melting-pot" :
Elle ne venait plus au bois
Petit Chaperon
Le loup s'en intrigua ma foi
Qu'est-ce qu'elle avait donc... !?
Il tenta une sortie en ville
Bien bien trop tranquille
Que chevreuil, sanglier et renard
Cygne et canard
S'offraient une virée
Sans souci de l'humanité...
Etrangement bizarre
Ce silence de cimetière
Les hommes eux si bruyants si bavards
Se sont-ils envolés sur Jupiter... !?
Ô
Que vais-je devenir s'exclama le loup
Dans ce livre de contes
Seul si seul à contrecoup
Demanda t'il à un mastodonte
Echappé d'un zoo...
Te fais pas de bile, visite, sous le soleil,
J'ai ouïe dire qu'ils sont au fond de leur trou
Les hommes, tanière si tu préfères
A eux la cage, prisonniers, prisonnières
Avant qu'on les relâchent tout fou
Dans la nature, enfin leur jungle industrielle...
Et de trottoir en trottoir
Homme confiné a pu voir
Depuis sa vitre
La faune sans titre
De transport s'en amuser
Jusque dans ses musées...
"Pauvre Chipie" de Renée du blog : "Envie de" :
Pauvre Chipie,
elle sent que quelque chose n’est pas comme avant. On la voit se traîner un peu l’âme en peine, elle a moins envie de jouer. Et ça c’est vraiment un signe.
Depuis le début mars où, nous avons de nous même pris les mesures de confinement bien avant celle imposées je n’autorise plus personne à la caresser.
Pourquoi allez-vous penser ? Nous ne savons pas ce que la personne croisée peut avoir puisque, on peut être contaminant bien avant de se sentir contaminé.
Donc une main peut avoir un germe et lors de la caresse le transmettre.
Puisqu’elle dort avec nous que nous lui faisons plein de bisous c’est une précaution.
D’ailleurs nous rendons la pareille rassurez-vous, nous ne touchons plus ni chiens ni chats du voisinage, par respect.
On voit clairement qu’elle ne comprend pas. Au début elle essayait d’aller vers les gens queue frétillante et pleine d’entrain.
Maintenant elle ne fait plus cas, mais reste aussi plus prostrée à la maison et les balades se font sans envie.
Elle fait pitié même, bien que sans doute quelques symptômes découlent aussi de son âge puisqu’elle aura 14 ans en octobre et qu’elle ait eu, une vie bien remplie et très dynamique.
On a beau essayer de la faire jouer devant dans la pelouse elle ne court plus après sa balle, sauf un peu dans le corridor en fin d’après-midi. Ça fend le cœur….
En revanche, les oiseaux eux semblent ravis. On les entend pépier à qui mieux mieux dans le silence retrouvé. Sentent-ils que le ciel est plus pur sans tous ces avions ? On peut se poser la question.
"Ce que pense mon chien..." de Livia du blog : "Livia augustae" :
Je ne fais qu'un avec mon maître, comme en témoigne la photo.
Je l'aime beaucoup et il me le rend bien, le midi et le soir, il me sert de succulentes pâtées dans une écuelle, marquée à mon nom s'il vous plaît, j'ai le droit l'hiver, de me coucher devant la cheminée sur le tapis du séjour pour me réchauffer tandis qu'il regarde la télé, pour la nuit je dors au pied de sont lit sur le tapis de
sa chambre, il m'emmène tous les ans en vacances. Cependant la plage ce n'est pas trop ma tasse de thé, car je n'ai pas le droit de me baigner, il faut rester allongé sur le sable et ce dernier me rentre insidieusement dans les yeux, les oreilles et dans la gueule, ce qui est fort désagréable, je préfère de beaucoup les balades en forêt, où je peux gambader à ma guise, bien que parfois, sous prétexte que je dois faire de l'exercice (c'est le véto qui l'a dit), il ramasse et balance des branches, je dois alors courir, l'attraper et la lui rapporter... il la relance... je la rattrape...cela dure des heures et m'épuise, car en âge de chien j'ai quand même 30 ans !
De temps à autres, il me demande de faire le beau sur deux pattes, est-ce que moi je lui demande de se mettre sur une seule patte ? Mais quelque fois il me prend par le cou, m'embrasse (c'est très gênant, je suis un mec que diable !) Là j'ai peu honte pour lui car il bêtifie et a l'air complètement idiot: «viens-là mon gros toutou, donne moi la papatte, as-tu aimé les bons nonos à midi ? Et j'en passe et des meilleures !»
Mais quand il s'avise d'être sérieux, qu'il travaille ou qu'il dort, le ton change, je n'aime pas çà du tout : «Ici! Couché! Pas bouger !» Des ordres encore et encore ! Et j'ai intérêt à obéir, il n'accepte aucune incartade de ma part sinon je fini à la niche !
Parfois, j'ai envie de le plaquer et de partir ! Oui mais pour aller où ? Et puis j'ai vu à la télé de pauvres compagnons qui avait été abandonnés par leurs maîtres
dans un état épouvantable ces images m'ont fait pleurer.
Alors comme moi et lui nous nous aimons bien, qu'il prend bien soin de moi, qu'ici la table est bonne, que l'hiver je suis chauffé, (j'ai même une couverture rien qu'à moi), que l'été je me balade... je m'allonge sans bruit le nez sur les pattes et m'endort en rêvant.
"Lulli" de Françoise du blog : "Par chez moi" :
J’ai l’habitude de parler avec mes enfants par messages sur facebook .
Et au début du confinement mon fils m’a envoyé ceci .
Je crois que Lulli en a marre de nous (avec cette photo)
Lulli est une chienne très câline et c’est vrais que la voir à distance d’eux
c’était presque irréelle . Moi qui la connait bien je sens bien dans son regard quelle se pose des questions ....
L’imaginable est arrivé
Un jour mon maître et ma maîtresse sont restés avec moi.
Les sorties nous avons arrêté de les faire ensemble .
L’appartement pour nous trois d’accord mais toute la journée pas facile
Il ne me restait plus qu’a prendre un peu de distance avec eux .
"Moi, l'aigrette garzette..." d'Ecureuil bleu :
Depuis que nous sommes confinés, invités à rester chez nous, et que les plages sont fermées, je ne peux plus aller admirer mes chères aigrettes garzettes, près du port ostréicole (
("L'aigrette, son reflet et son ombre", "Attachée de presse d'une aigrette garzette"...
).
Je me suis dit que je leur manquais peut-être et qu'elles se demandaient ce que nous devenions, nous qui passons du temps à les admirer.
Mais celle-ci, perchée sur ses longues jambes, bas noirs et talons aiguilles dorés, enroulée dans un magnifique châle, vêtue de blanc et de noir, avec son plumet comme un élégant serre-tête,
trouvant que je la délaisse,
ne lui consacre plus assez de temps
a révoqué notre contrat tacite,
ne me veut plus comme attachée de presse.
Se voulant encore plus belle, elle envisage de passer au salon de coiffure
pour un coup de peigne,
chez le marchand de chaussures
pour acheter des louboutins,
chez l'esthéticienne
pour se refaire une beauté
dès le 11 mai...