"Badjens" de Delphine Minoui...

16 Mars 2025 , Rédigé par ecureuilbleu Publié dans #Lire

Pour la prochaine réunion du Comité de Lecteurs de la Médiathèque d'Arès, qui aura lieu en mars 2025, il y a plusieurs livres à lire pour en discuter ensemble dont "La noyée de Carnac" de Christophe Ferré, "Le dernier thé de Maître Soho" de Cyril Gely et celui-ci.

En septembre 2023 j'avais bien apprécié du même auteur "Les passeurs de livres de Darraya".

Informations pratiques : Paru en août 2024 aux "Editions du Seuil". 150 pages. 18 €.

4ème de couverture :

« Bad-jens : mot à mot, mauvais genre. En persan de tous les jours: espiègle ou effrontée. »
Chiraz, automne 2022. Au cœur de la révolte « Femme, Vie, Liberté », une Iranienne de 16 ans escalade une benne à ordures, prête à brûler son foulard en public. Face aux encouragements de la foule, et tandis que la peur se dissipe peu à peu, le paysage intime de l’adolescente rebelle défile en flash-back : sa naissance indésirée, son père castrateur, son smartphone rempli de tubes frondeurs, ses copines, ses premières amours, son corps assoiffé de liberté, et ce code vestimentaire, fait d’un bout de tissu sur la tête, dont elle rêve de s’affranchir. Et si dans son surnom, Badjens, choisi dès sa naissance par sa mère, se trouvait le secret de son émancipation ? De cette transformation radicale, racontée sous forme de monologue intérieur, Delphine Minoui livre un bouleversant roman d’apprentissage où les mots claquent pour tisser un nouveau langage, à la fois tendre et irrévérencieux, à l’image de cette nouvelle génération en pleine ébullition.

Mon ressenti :

Ce roman se déroule en 2022, à Chiraz, ville du sud-ouest de l'Iran.

La narratrice, 16 ans, montée sur une benne à ordures s'apprête à brûler son foulard, encouragée par la foule et menacée par les miliciens. Prénommée Zahra et surnommée "Badjens" pour son esprit frondeur.

Elle nous raconte sa vie en Iran, non désirée à la naissance, effacée derrière son frère cadet, Mehdi, enfant-roi, bridée par son père mais soutenue tacitement par sa mère. Ses copines et elles écoutent des tubes interdits en cachette, rêvent de s'affranchir des voiles qu'elles doivent porter. et d'amour.

Leur véritable prise de conscience intervient en après le décès de Mahsa Amini, jeune fille iranienne, est arrêtée par la Police des moeurs et battue à mort lors de son « interrogatoire » pour son voile, soi-disant mal placé. Ce drame va déclencher un véritable soulèvement qui va ébranler les fondations du régime : manifestations dans tout le pays avec une vague massive de protestations au nom du mouvement « Femme, vie, liberté ». Zahra va participer pour la première fois à une manifestation.

Badjens décrit le sort fait aux femmes en Iran mais aussi la duplicité du pouvoir iranien. Le décès d'Ali, son cousin, tué au cours d'une manifestation contre le chômage, est imputé par le pouvoir aux forces américaines. "Ali le manifestant, récupéré par le pouvoir et transformé post mortem en nervi du régime".

J'ai lu ce livre en un après-midi, émue par la situation des femmes en Iran.

J'ai mis 4,5 sur 5, sur Babelio (note moyenne sur 975 notes : 4,2/5).

Une autre incitation à le lire, celle de Matatoune du blog "Vagabondage autour de soi" :

Badjens - Delphine Minoui | vagabondageautourdesoi

Rentrée littéraire 2024, Delphine Minoui raconte dans Badjens l'histoire d'une jeune fille dans la République Islamique en Iran et les luttes des femmes.

https://vagabondageautourdesoi.com/2024/10/05/badjens-delphine-minoui/

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