Merci encore Pierre Lemaitre pour "Le silence et la colère"...

19 Février 2023 , Rédigé par ecureuilbleu Publié dans #Lire

Pour lire ce nouveau roman, de Pierre Lemaitre, je m'étais inscrite à la médiathèque. Je l'ai récupéré mercredi, commencé aussitôt et fini samedi.

De cet auteur, j'ai adoré "Au-revoir là-haut", apprécié "Les couleurs de l'incendie", dégusté "Miroir de nos peines", sa trilogie consacrée à la période 1918-1940, et j'ai aussi aimé "Le Grand Monde", paru en janvier 2022 et "Le serpent majuscule".

Informations pratiques : Paru en janvier 2023 aux éditions "Calmann Levy". 564 pages. 23,90 €. .

La 4ème de couverture :

Après l'immense succès du Grand Monde
Un ogre de béton, une vilaine chute dans l’escalier, le Salon des arts ménagers, une grossesse problématique, la miraculée du Charleville-Paris, la propreté des Françaises, « Savons du Levant, Savons des Gagnants », les lapins du laboratoire Delaveau, vingt mille francs de la main à la main, une affaire judiciaire relancée, la mort d’un village, le mystérieux professeur Keller, un boxeur amoureux, les nécessités du progrès, le chat Joseph, l’inexorable montée des eaux, une vendeuse aux yeux gris, la confession de l’ingénieur Destouches, un accident de voiture. Et trois histoires d’amour.
Un roman virtuose de Pierre Lemaitre
Les romans de Pierre Lemaitre ont été récompensés par de nombreux prix littéraires nationaux et internationaux. Après une remarquable fresque de l’entre-deux-guerres, il nous propose aujourd’hui une plongée mouvementée et jubilatoire dans les Trente Glorieuses.

Mon ressenti :

Ce roman est la suite du Grand Monde qui se déroulait en 1948, à Beyrouth, au Liban, à Paris et à Saïgon en Indochine.

Nous sommes en 1952, à Paris et retrouvons la famille Pelletier, sauf les parents, Louis et Angèle restés à Beyrouth où ils sont propriétaires d'une savonnerie.

François est journaliste, spécialiste des faits divers au "Journal du Soir", et amoureux de la mystérieuse Nine, sourde à 90%. Hélène est photographe, travaillant aussi pour le "Journal du Soir". C'est elle qui garde "Joseph", le chat d'Etienne, mort en Indochine. Il y a aussi Jean dit Bouboule, marié à une femme odieuse, Geneviève. Ils ont une fillette de 3 ans, Colette, attendent un autre enfant et vont ouvrir un grand magasin, "Dixie", place de la République. Ce grand magasin pour lequel il a beaucoup investi proposera la vente de vêtements pour tous, à bas prix, et faible marge, qui devraient être compensés par les volumes vendus. Cela rappelle «Au bonheur des dames» d'Emile Zola. Un conflit social éclate juste avant l'ouverture.

Hélène est envoyée à Chevrigny, écrire des articles sur le village, condamné à être englouti par les eaux d'un nouveau barrage hydroélectrique, ogre de béton, malgré l'opposition de ses habitants. Elle rencontrera Lambert, un autre journaliste, correspondant local, Raymonde et son fils Petit-Louis, handicapé mental, Destouches, l'ingénieur envoyé par l'Electricité Française. L'église, la mairie seront dynamités. Les habitants, expropriés seront relogés à Chevrigny-le-haut ou Chateauneuf, ville voisine.

Elle croisera la route du bon Docteur Marelle, avorteur à ses heures perdues, manipulateur aussi et de l'inspecteur Palmari qui mène une chasse insidieuse à l'avortement clandestin et persécute avorteurs et avortés.

Dans ce roman social, la France est en plein essor mais cela se fait au détriment de certains et les conflits sociaux éclatent. Les femmes n'ont que la méthode Ogino pour éviter d'être enceintes et l'avortement interdit est durement réprimé. L'électro-ménager apparait pour leur faciliter la vie, mais les logements restent peu équipés en toilettes et salles de bains, et l'hygiène est déplorable , Les travailleurs sont exploités, notamment les employées du magasin Dixie. Un village est sacrifié pour fournir de l'électricité.

J'ai apprécié l'écriture et les histoires qui s'entrecroisent et je me suis attachée aux personnages, surtout à François, Hélène et Lambert.

J'ai refermé ce livre, un peu triste de quitter ces personnages, leurs secrets, leurs amours, leurs espoirs, en attendant de les retrouver dans quelques mois, puisque un autre tome devrait suivre.

Merci Pierre Lemaitre pour ce très beau roman !

Quelques extraits :

- Il avait tendu à Hélène une main large et charnue, étonnamment douce. Ce jeune homme gauche donnait l'air d'habiter un corps emprunté à quelqu'un d'autre.

- Car nos secrets, nos turpitudes, nos silences, nos violences, nos mensonges sont comme les ruines de Chevrigny. Recouverts, ils n'en continuent pas moins d'exister.

Un autre avis :

- Celui de Matatoune du blig "Vagabondages autour de soi" :

Pierre Lemaitre - Le silence et ... | vagabondageautourdesoi

Un mois et demi de l'année 1952 en moins de cinq cent soixante-dix-neuf pages, Pierre Lemaitre publie le quatrième volume de sa saga, sorte de Rougon-Marquart des temps modernes, Le silence et la...

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