Les participations au Café Thé n° 98 - Les deux portes...
Pour ce 98ème Café Thé, je vous ai proposé de broder autour de cette photo de deux portes murées, prise il y a quelques jours à Bordeaux.
de nous parler de ces deux portes autrefois jumelles, ou d'autres portes que vous avez admirées ou qui vous ont marqué(e)...
Les consignes étaient : Ecrivez, rimez, dessinez, brodez, scrappez, chantez, délirez, faites ce que vous voulez... Faites nous rire ou pleurer...
Si vous êtes blogueur, ne publiez pas votre texte avant la parution des participations (le 1er juillet 2018)
Vous êtes 7 à avoir participé (Chevrette, Jill Bill, Rose, Laura, Vagamonde, Durgalola et Françoise)
et je vous en remercie.
Voici les 7 participations :
"Portes d'autrefois" de Chevrette du blog : "Chevrette 13"
"Les condamnées" de Jill Bill du blog : "Melting-pot" :
"Deux portes" de Laura du blog : "Le blog de Laura Vanel-Coytte : ce que j'écris, ce(ux) que j'aime..."
Avant toi, tu le sais, j’ai ouvert beaucoup de portes avec beaucoup d’hommes
Je cherchais avec eux, chez eux, la confiance que mon éducation avait omis de me donner
Avec toi, j’ai fermé la porte pour faire cesser les courants d’air et avoir enfin chaud
Tu m’as ouvert ta porte, ton cœur et ensemble, nous avons eu de nombreuses portes
De nombreux foyers mais notre couple et mes livres étaient mon refuge.
C’est pourquoi j’ai réussi à claquer la vieille porte d’une vieille maison
Qui ne voulait plus s’ouvrir pour moi : qu’elle garde son patrimoine !
J’ai maintenant des murs solides qui se nomment amour et culture.
"Portes du Maroc et de Tunisie" par Vagamonde du blog "Vagamonde" :
"18 rue Portanets" par Durgalola du blog : "Petites graines" :
Ma grand-mère aimait raconter des histoires. Un été, alors que nous gardions les vaches et les chèvres dans un champ près de la forêt du roi, elle me conta l'aventure arrivée à sa sœur Léonie :
« Un été, elle était partie avec ses patrons à Bordeaux, rendre visite à la sœur de Madame, mariée à un notaire. De cette ville, elle ne connaissait rien, ayant assez d'ouvrages à faire tout le long du jour, dans la maison. Juste le dimanche, elle se rendait à l'église à la messe basse de 7 heures.
Au retour de l'office, elle vit les deux portes intrigantes avec au-dessus, un visage d'homme, un visage de femme, tous deux plutôt sévères, et de plus, elle vit deux femmes âgées, des veuves avec leurs voilettes noires, se signant, un cliquetis et la porte de droite s'ouvrant, les laissant entrer et se refermant rapidement.
De dimanche en dimanche, elle comprit que les personnes se rendant devant les portes, hommes, femmes, enfants, qui tous se signaient, attendaient son ouverture pour s'engouffrer à l'intérieur. Ce pouvait être la porte de droite ou celle de gauche. Les vacances se terminaient car Monsieur et Madame avaient ordonné de préparer les bagages. »
« Alors mémé, tante Léonie n'a pas été de l'autre côté ? Qu'y avait-t-il donc, raconte, moi, s'il te plaît raconte-moi vite ! »
« Demain, ma chérie, demain …. »
Mon insistance, ma curiosité l'incitèrent à poursuivre l'histoire.
« Et bien, oui, ma petite, Léonie s'est signée, trois fois, tout comme les autres, la porte s'est entrebâillée et l'a happée !
Et de l'autre côté, plus de maisons bordelaises, plus de rues, juste Jérusalem, avec ses maisons, son temple et des milliers de gens, chantant, dansant la gloire du Seigneur ! Léonie rayonnait de bonheur car elle les voyait tous réunis, en bonne santé, nos sœurs, notre frère André, nos parents. Au milieu d'eux, des ânes, des chérubins, même un homme avec sa fille qu'il embrassait « ma Léopoldine chérie ! » clamait-t-il !
Des larmes de joie coulaient sur le visage de ma sœur et elle s'apprêtait à tous les embrasser lorsqu'elle se réveilla dans son lit à Bordeaux, le réveil l'avertissant qu'il était de se lever et prendre le train pour Saint Etienne »
« Alors mémé, c'était un rêve ! Dis-moi, c'était un rêve ? »
Mémé Francia sourit en caressant ma tête « Je ne sais pas, marmouzette, mais en mourant bien des années plus tard, ma sœur susurra rue Porte des Portanets , se signer trois fois ! »
note
en cherchant des renseignements sur ces portes, j'ai trouvé un article relatif au livre de JBG « Jérusalem à Bordeaux » datant de 1859 où l'auteur montre que le plan de Bordeaux se superpose sur le plan de Jérusalem. (voir http://www.gallican.org/insolite.htm) ; c'était un bon commencement.